Peux-tu te présenter en quelques lignes ?
Je m’appelle Marion – Marionnette pour les intimes – et j’ai 30 ans. Je suis picarde d’origine mais lilloise de coeur, c’est dans le Nord que j’aime me ressourcer lorsque je ne suis pas en voyage. Avant de partir pour mon tour du monde en solitaire, j’étais agent de voyage ; aujourd’hui, je me sens perdue professionnellement et j’aimerais trouver un métier qui me permette de continuer à voyager. La difficulté principale, c’est de vivre dans un monde où la gentillesse ne prédomine pas ; je vis un peu dans le monde des bisounours et j’aime ces échanges de générosité que je rencontre lors de mes voyages. J’en ai vraiment besoin dans ma vie de tous les jours. J’aime la vie, et je suis toujours naturellement souriante ! Je partage mes ondes positives et je me nourris d’humanité et de nature. Voici ce qui me fait vibrer dans la vie : la cuisine, la danse africaine, la méditation, mes amis, ma famille et la spiritualité.
Quand as-tu commencé à voyager et pourquoi ?
J’ai eu la chance de beaucoup voyager en France avec mes parents lorsque j’étais petite. Mais ma première expérience toute seule, c’était à mes 18 ans lors d’un séjour linguistique à Londres. Ma mère m’a mise dans un train et j’ai ressenti pour la première fois une sensation de liberté, loin des problèmes familiaux et des petits soucis de la vie. J’ai vraiment ressenti un profond bonheur et je n’ai jamais arrêté de voyager depuis ; c’était devenu mon adrénaline, ma joie de vivre.
Le voyage est rapidement devenu une passion, et entre 18 et 27 ans j’ai alterné périodes de travail et de voyages. Je me suis toujours sentie mieux à l’étranger, c’était un moyen pour moi d’être moi-même autre part qu’en France. Lorsque j’ai dû affronter le décès de ma mère, j’ai vécu une période très difficile au cours de laquelle j’ai fait un burn out. Je n’avais pas l’impression d’être à ma place, je me sentais vide et perdue. Lorsque je regardais les émissions de voyage, je pleurais… je me suis donc décidée à franchir le pas et à partir à l’aventure !
Mon premier voyage en sac à dos a été à Cuba, je souhaitais tester le monde des baroudeurs. Ca a été un véritable coup de foudre ! Je dormais chez l’habitant, j’ai vécu la vraie vie cubaine. Mais j’avais déjà un plus gros projet en tête depuis quelques temps : faire un tour du monde en solitaire.
Je m’étais donnée seulement trois mois pour planifier mon tour du monde en solitaire.
Lors de mon retour en France, j’ai décidé de déménager et de préparer mon départ en tour du monde. Je m’étais donnée seulement trois mois pour tout planifier. Je voulais quitter ma vie de consommatrice, découvrir qui j’étais vraiment et dépasser mes limites. J’avais vraiment besoin de savoir de quoi j’étais capable ! Je suis donc partie peu de temps après sur les routes : Mexique, Belize, Guatemala, Honduras, Nicaragua, Costa Rica, Canada, Malaisie, Népal, Thaïlande, Inde et j’ai fini par la France. Ce qui devait être 6 mois de voyage a finalement duré 27 mois !
Quel est ton mode de voyage préféré ?
Je voyage principalement en autostop et en Couchsurfing.
Lorsque j’ai commencé à voyager, je suivais un emploi du temps et un itinéraire précis, mais j’ai vite abandonné cette idée ! Je préfère largement voyager à mon rythme, selon mes envies du moment et en fonction des rencontres que je fais.
Au début, je prenais les bus locaux et c’était mon principal moyen de déplacement ; puis j’ai rencontré un baroudeur qui m’a initié au stop. J’ai immédiatement adoré ! J’ai parcouru toute l’Amérique Centrale en auto-stop, j’ai même voyagé dans des bus de luxe qui acceptaient de me faire monter à bord sans compensation financière.
Je voyage principalement en autostop et en Couchsurfing. Ces gens m’ont appris la définition du mot « humanité ».
Niveau logement, je ne me sentais pas à ma place dans les auberges de jeunesse, c’est pourquoi j’ai rapidement souhaité essayer l’hébergement chez l’habitant. Là encore, ce mode de voyage est rapidement devenu une drogue, et aujourd’hui je n’envisage pas de voyager autrement. Comprendre les différentes cultures et partager les modes de vie des locaux, ça n’a pas de prix ! J’ai d’abord testé l’hébergement chez l’habitant au Mexique : je trouvais mes hôtes à travers le Couchsurfing, des groupes Facebook locaux ou au hasard des rencontres. Ces gens m’ont appris la définition du mot « humanité », ils m’ont accueillie à bras ouverts et me considéraient comme leur sœur, leur fille, leur meilleure copine… J’ai également dormi en tente avec des inconnus, me réveillant en pleine nature devant des paysages magnifiques. Ca aussi, ca a été une expérience incroyable.
Cependant j’ai rencontré des difficultés en Asie, où j’ai ressenti une grosse frustration. Les hommes étaient insistants et les connections humaines plus rares. Mais je me suis faite à l’idée que les cultures étaient différentes et cela m’a permis d’en ressortir plus forte.
Lorsque j’y repense, je crois que mes plus belles expériences de Couchsurfing ont eu lieu lors de mon séjour à travers la France. J’ai rencontré des gens merveilleux qui ont pour valeurs principales l’échange humain et le partage. Toutes ces personnes, aussi atypiques soient-elles, m’ont permis de repartir avec un message de générosité très profond.
Que t’a apporté le voyage ?
Le bonheur en voyage, c’est ressentir cette sensation de liberté, perdre la notion du temps, des jours qui défilent, se sentir proche de la nature et être libre de faire ce que l’on veut quand on veut. Le voyage m’a apporté une meilleure connaissance de moi-même, il a cicatrisé certaines douleurs du passé et m’a permis en quelques sortes d’effacer toute l’éducation reçue jusqu’alors – j’ai construit ma propre éducation grâce au voyage et j’en suis fière, je me sens connectée à l’humanité toute entière. Le voyage m’a également permis de prendre encore plus conscience de la nécessité de respecter la nature et d’être tolérante envers les autres cultures ; désormais j’essaye de vivre au jour le jour et de faire confiance à l’univers.
Ce tour du monde m’a permis de dépasser mes limites et de découvrir de quoi j’étais capable.
Mon tour du monde en solo fut un voyage initiatique pour moi. Il m’a permis de découvrir des nouveaux lieux, des nouvelles cultures, mais aussi de dépasser mes limites et de découvrir de quoi j’étais capable. C’est lors de ce long voyage que j’ai découvert une méthode méditation bouddhiste, le Vipassana, que j’ai pratiqué au Népal pendant dix jours ; mon voyage est alors devenu également spirituel.
Que penses-tu du projet HerShe Travels ?
Je trouve cette initiative géniale ! On ne s’en rend pas toujours compte, mais certains hôtes Couchsurfing essayent toujours de nous amadouer, ils pensent qu’on leur doit quelque chose si on dort chez eux. Quand on n’est pas habituée, il peut être facile de se laisser déstabiliser. J’ai rencontré quelques problèmes, rien de grave mais mon moral avait pris un coup. J’ai eu notamment quelques mésaventures en Malaisie et en Inde, où les hommes sont très insistants.
J’ai eu quelques coups durs, et les femmes ont toujours été sur ma route pour me remonter le moral. Lorsque je suis avec des femmes, il n’y a pas de barrières, je me sens tout de suite bien et en sécurité. On peut discuter librement, sans tabou et sans arrière pensée, ce qui est un véritable confort ; cela m’a permis plusieurs fois de m’ouvrir et de découvrir encore plus de choses lors de mes voyages.
Le mot de la fin pour nos lectrices ?
Le voyage en solo, c’est la plus chouette des expériences ! Dans la vie, on ne sait pas de quoi on est capable jusqu’à ce que l’on se retrouve seule face à soi-même. Même si on est dans un pays inconnu, on arrive toujours à se débrouiller, à parler aux gens sans peur, on arrive à faire confiance à notre corps, à notre intuition ; on développe des compétences qu’on ignorait jusqu’alors. Je le recommande à toutes les filles qui ont peur de se lancer !
Où peut-on te suivre sur les réseaux sociaux ?
On peut me trouver sur Facebook sur la page Le Smiling Tour et sur Instagram sur le compte @marion_salingue.
Je viens également de créer un blog à l’adresse: https://lareveuseconnectee.wordpress.com/