Contrairement à de nombreuses voyageuses et au risque d’en décevoir plus d’unes, je ne vais pas commencer cet article par “Cela fait 15 ans que je voyage en solo à travers le monde” car ce n’est pas le cas pour moi. Ceci étant dit, j’ai toujours eu la bougeotte et l’envie de découvrir d’autres horizons. À l’âge de 18 ans, je quittais mon sud natal pour aller faire mes études à Lille. Bon on est d’accord, on ne parle pas ici de voyage exotique, mais pour une ado qui n’avait jamais quitté le cocon familial, c’était déjà une belle preuve de courage !

Je voulais devenir bilingue

Depuis que je suis gamine, j’ai toujours voulu devenir bilingue et parler anglais couramment. J’avais déjà donc dès mon plus jeune âge l’envie de partir dans un pays anglophone, et à l’époque le pays qui me faisait rêver c’était les Etats-Unis. Bien que l’envie de partir un an étudier aux pays de l’oncle Sam me titillait fortement, je n’ai jamais réalisé ce rêve et je me suis contenté de finir mes études en France. Il faut dire que j’étais très studieuse à l’école, et l’idée de partir seule étudier à l’autre bout du monde me faisait un peu peur en termes de réussite scolaire. J’ai donc rapidement abandonné l’idée et je me suis concentrée sur l’obtention de mon diplôme. En 2011 et après avoir obtenu mon Master en marketing – communications, ce que j’allais faire par la suite était très clair pour moi: hasta la vista mi amores, je m’en vais ! Oui mais voilà, je me suis vite rendue compte que partir vivre aux Etats-Unis était loin d’être facile. Question visa et droit de travail sur le territoire, ça me semblait être un casse-tête que je n’avais ni l’envie, ni le besoin d’affronter. Après tout, les pays anglophones, ce n’est pas ça qui manque ! C’est alors qu’on m’a parlé pour la première fois du Permis Vacances-Travail (PVT), disponible dans de nombreux pays y compris le Canada. En quelques mots, un PVT est – comme son nom l’indique – un visa temporaire (d’une durée d’un an à l’époque, deux ans aujourd’hui) qui permet de séjourner mais également de travailler dans le pays pour n’importe quel employeur. Les seules conditions pour y avoir accès ? Avoir entre 18 et 30 ans au moment de la demande (la limite d’âge et désormais passée à 35 ans pour certains pays), un passeport valide et être en mesure de prouver qu’on a un peu d’argent sur son compte. J’avais déjà fait un voyage au Canada lorsque j’avais 10 ans, et bien que les détails soient très flous, j’en gardais un très bon souvenir. Et puis le Canada, c’est plutôt assez proche des Etats-Unis, non ? Me voilà donc partie au Canada du côté de Vancouver, dans la province anglophone de la Colombie Britannique pour une expérience d’un an !

Du voyage de long terme à l’expatriation

Je n’étais pas encore arrivée au Canada que je savais que je ne voudrai plus en partir. Pour moi, l’envie de partir à l’étranger avait été si forte pendant toutes ces années, qu’il était juste hors de question que l’expérience ne dure qu’une année. Je me suis donc immédiatement imposé la mission de trouver un boulot et de tout faire pour rester sur le territoire canadien le plus longtemps possible. Pendant presque un an, j’ai donc enchaîné les petits boulots et j’ai tout fait pour pouvoir obtenir un nouveau permis de travail. J’y suis parvenue et j’ai pu rester sur le sol canadien pour 18 mois supplémentaires. Mais quand on devient expatrié.e, rien n’est facile et j’ai rapidement subi les conséquences du turnover des petits boulots et je me suis rapidement retrouvé en difficultés, car je n’étais pas sensée changer d’employeur. Ce n’est que quelques mois plus tard que j’ai envie trouvé un boulot stable dans mon domaine d’études qui est le marketing et la communication. Me voilà donc assistante marketing dans une école d’anglais, où je serai rapidement promue au poste de responsable marketing – communications.

2016, une année qui a tout bouleversé

En janvier 2016, après trois ans et demi dans le pays et deux ans à travailler dans la même entreprise, j’obtiens ma résidence permanente au Canada. Ce bout de papier est le Graal pour bons nombres de résidents temporaires ; je ne vais pas mentir, j’étais aux anges ! Oui mais voilà, quelques semaines seulement après cette bonne nouvelle, me voilà en pleine rupture amoureuse et je me retrouve seule avec un appartement en plein centre ville à assumer. Ouuutch ! Moi qui venais juste de m’habituer à cet appartement (il faut dire que l’on avait emménagé seulement deux mois auparavant), voilà que je dois déménager à nouveau. Et bien non, j’ai pris la décision de garder l’appartement et d’assumer les frais toute seule – je n’avais ni l’envie ni le courage de déménager à nouveau. Si l’histoire s’était arrêté là, je pense que je m’en serais remise assez rapidement. Cependant voilà, quatre mois après cette séparation, c’est au tour de mon patron de m’annoncer que l’entreprise va mal et qu’elle ne pourra financièrement pas me garder. Cette annonce fut un énorme électrochoc et j’avais l’impression que tout se que j’avais construit pendant quatre ans s’effondrait autour de moi ; c’était la première fois que je ressentais une sensation aussi étrange. Ce choc fut d’autant plus douloureux que je n’avais vraiment reçu aucun signe qui laissait paraître que cela allait se produire. Malheureusement, c’est aussi cela la dure réalité du travail à l’étranger, et ce jour-là j’en ai fait les frais. A ce moment précis, je savais qu’une page se tournait pour moi. Après avoir réalisé ce qui venait de se passer, et après avoir pris le temps de me calmer, je suis passée par de nombreuses étapes: incompréhension, colère, remise en question, et cette question qui revenait sans cesse dans ma tête: « Et maintenant, je fais quoi ? ». Pour moi, il était hors de question de retourner à la case départ où je devais re-chercher une chambre et re-chercher un boulot, dans une ville qui venait de me briser complètement.
Si la vie te donne une centaine de raisons de pleurer, montre à la vie que tu as un millier de raisons de sourire. » ― Stephenie Meyer

Un road trip qui va tout changer

Je ne crois pas au hasard dans la vie ; par contre je crois aux signes que la vie nous envoie et qu’il faut savoir déchiffrer. Je crois que quelle que soit notre situation et l’impasse dans laquelle on pense se trouver, il y a toujours une solution pour ceux qui veulent bien la trouver. Pour ma part, au moment presque identique où mon patron m’annonce qu’il doit se séparer de moi, je suis mise en relation avec deux filles françaises (des amies d’amies communes) qui débarquent à Vancouver pour une quinzaine de jours. Leur plan ? Louer un camping car et faire un road trip en Colombie Britannique. C’est exactement ce dont j’avais besoin à ce moment précis ! Une évasion, une escapade, une bouffée d’air bien frais des montagnes canadiennes ! Je vous passe les détails de mon incruste dans leur voyage, mais nous voici parties toutes les trois sur les routes de Colombie Britannique… ce road trip qui a tout changé. Depuis ce voyage, je suis tout simplement tombée amoureuse de l’aventure et de la vie sur les routes. Je n’ai d’ailleurs plus arrêté de voyager depuis ! J’ai ensuite réalisé un road trip sur la côte ouest des Etats-Unis, un road trip pour faire la traversée du Canada, un voyage en sac à dos dans sept pays d’Amérique latine, et je suis aujourd’hui en Australie où je m’apprête à nouveau à partir sur les routes. Parfois, il faut regarder la vie sous un autre angle et se dire que toute chose arrive pour une raison. Je n’étais plus vraiment heureuse dans mon boulot, je pense que j’avais fait le tour et bien que cette épreuve ait été très douloureuse, elle m’a permis de me lancer dans une nouvelle aventure. On dit que le voyage peut être une thérapie, je pense qu’il l’a été pour moi au début. Par contre, je sais que le travel bug m’a piqué et que je veux faire désormais des voyages une partie intégrante de ma vie. Je suis tombée amoureuse du monde, des merveilles qu’il a à offrir, mais également des gens rencontrés tout au long de mes aventures. Aujourd’hui, je souhaite continuer à m’entourer de gens de tous âges et de tous horizons, afin d’en faire ma source d’inspiration et essayer de devenir une meilleure personne sur cette planète.
Si toi aussi tu souhaites te lancer à l’aventure mais tu ignores comment t’y prendre, rends-toi dans cette section et dis-moi en quoi je peux t’aider !

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